samedi 28 janvier 2017

HMV Canada fermera tous ses magasins le 30 avril

Loin d'être une grande surprise, les magasins HMV fermeront leur portes partout au Canada. Les clés seront mis dans les portes le 30 avril prochain… On s'en doutait tous, ce n'était qu'une question de temps.

HMV, ancien temple de la connaissance des jeunes amateurs de musique de la génération X, lieu de rassemblement où l'exploration musicale était sans bornes, ou presque… En fait, jusqu'à l'arrivée d'internet, ce qui changea considérablement notre façon de consommer notre musique. Plusieurs choses ont en effet changé depuis, l'essence même de la musique est différente. Quelle sortie d'album, de nos jours, mériterait un déplacement, un 20$, et surtout, un endroit ou stocker le cd, et qui, par dessus tout, se trouverait chez un disquaire…

En tant que grand consommateur de musique (oui, j'achète encore mes albums, soit cd, vinyle ou parfois, lorsque le shipping est trop cher, le digitale), la plupart des albums que je me procure ne se trouvent tout simplement pas dans les bacs. Souvent, j'achète directement du site des artistes, ou des maisons de disque… Je m'assure comme ca de couper les intermédiaires et souvent, les artistes reçoivent une plus grande part de cet argent.

HMV est aussi, comme beaucoup de fans de musique, l'employeur qui leur a permis de se faire les dents dans la business de la vente de musique. J'en fait parti, mon premier emploi en tant que disquaire était au HMV de Lévis, aux Galeries Chagnon, alors que je restait à Limoilou… J'étais tellement dévoué pour aller gagner mon petit 9$ de l'heure que, faute d'argent, je faisais le trajet à pied jusqu'à la traverse, pour ensuite monter jusqu'au HMV à pied aussi, faire mon chiffre de seulement quelques heures et refaire le trajet inverse. Qu'est-ce qui me poussait à en faire autant? La passion de faire découvrir de la musique, d'être au courant des nouveautés, de découvrir des artistes, de jaser musique avec des gens aussi passionnés que moi… Cette expérience m'as permis ensuite de travailler chez Futureshop (lui aussi fermé) en tant que disquaire, pour ensuite aller chez Archambault (qui fermera ses portes aussi probablement un moment donné), et qui ensuite me poussa à prendre le micro pour continuer à partager ma passion, cette fois ci sur les ondes radiophonique.

L'industrie, la musique, nos habitudes de consommation, tout ces changements font en sorte que les magasins qui ont pignons sur rue risquent de se faire de plus en plus rare dans nos villes. Pourtant, nous n'écoutons pas moins de musique qu'avant, nous l'écoutons juste différemment. L'offre est tellement plus grande en plus qu'on a plus le temps d'apprécier un album que déjà, on est inondés par la nouvelle tendance. On peut même dire que la musique est un bruit de fond dans notre vie réglée au quart de tour de tous les jours, mais on ne prends plus le temps de l'écouter, on ne fait que l'entendre... La dernière fois que vous avez ouvert un livret de cd et pris le temps de lire les paroles, ca remonte à..?

De plus, on peut dire que le rock a changé... Comme disait Richard Ashcroft, ex-chanteur du groupe britannique The Verve, « ces jours-ci, j'aime mieux écouter du Rihanna que 90% des albums rock soit disant encensés par les critiques ». La musique « mainstream » est devenue aussi insipide qu'une toast à moitié grillée, propulsée sur les ondes radio et vendue comme étant de nouvelles merveilles, pour être oubliée quelques mois plus tard par « la nouvelle affaire ».

Somme toute, j'ai adoré mes années travaillées comme disquaire, le plaisir, les gens, les anecdotes, les clients rencontrés sont des souvenirs qui seront toujours gravés dans ma mémoire. Comme la fois où je travaillais au comptoir d'écoute au Archambault à Berri, et que M Michel Rivard vient commander un disque. Je suis loin d'être un grand fan de Beau Dommage ou de sa carrière solo, mais quand on a terminé notre entretien, je venais de prendre en note le numéro de téléphone personnel de M Rivard en lui disant :"on vous appelle quand ca arrive M Rivard...".

Maintenant, la fin est annoncée, et comme disait Dylan, « times they are a-changing », la voix du maître s'éteint...

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